Stayin' AliveDiscover the Collections
- Exposition
Qu’est-ce qui peut relier, à près d’un siècle d’écart, deux dandys aussi antinomiques que Paul Valéry (1871-1945) et Yves Adrien (1951) ? Réponse : Une commune aversion pour le musée, considéré comme une nécropole !
Pour le premier, écrivain, érudit touche-à-tout et exemple même du "héros intellectuel national" durant l’entre-deux-guerres, le musée tient du temple et du salon, du cimetière et de l’école... "Une civilisation ni voluptueuse, ni raisonnable peut seule avoir édifié cette maison de l’incohérence. Je ne sais quoi d’insensé résulte de ce voisinage de visions mortes. Elles se jalousent et se disputent le regard qui leur apporte l’existence." écrit-il, en 1923, dans Le Problème des musées. Pour le second, critique rock, écrivain, théoricien du punk et du post-punk, la question est sans appel : "Musée n’est-il pas le mot le plus mort du monde ? Si." L’Art n’y est alors que chose lugubre (NovöVision. Les Confessions d’un cobaye du siècle, 1980).
À contre-pied de ces idées mortifères, Stayin’ Alive. Discover the Collections invite à découvrir les œuvres des collections du BPS22 pour en partager la vitalité et les lignes de force. Conçue comme une succession de petits segments formels, narratifs ou sémantiques, l’exposition favorise les relations entre les œuvres, les unes se répondant aux autres, s’enrichissant de leur coexistence mutuelle et déroulant leurs potentialités au gré des rapprochements proposés. À travers une quarantaine de peintures, installations, photographies, dessins ou vidéos, tirés des collections du BPS22 et pour la plupart jamais montrés, Stayin’ Alive. Discover the Collections considère le musée comme un lieu essentiel de l’activation de l’art et de son partage avec le plus grand nombre.
Avec des créations d’artistes belges et étrangers, l’exposition brosse ainsi un portrait dynamique et vivant des collections du BPS22, articulées aux questionnements sociétaux les plus actuels. Son titre, Stayin’ Alive, repris du célèbre hit des Bee Gees, assume la référence au disco où la fièvre de la fête ne sert qu’à oublier, un temps, le désarroi et le désenchantement. Ainsi, les œuvres abordent toujours des problèmes caractéristiques de notre époque, derrière leur aspect poétique, onirique, humoristique ou féérique : migrations, nouvelles spiritualités, questionnements identitaires -notamment de genre-, métissages, épuisement économique, crise environnementale… En témoigne, entre autres, Fake Protest Songs Karaoke de l’artiste luxembourgeois Filip Markiewicz.
_____
Commissaire : Pierre-Olivier Rollin
Exposition du 18.02 au 23.04.2023
Vernissage le 17.02.2023