BROGNON ROLLINL'avant-dernière version de la réalité
- Exposition
L’avant-dernière version de la réalité est la première grande exposition muséale, en Belgique, du duo d’artistes composé de David Brognon et Stéphanie Rollin. Rassemblant des œuvres existantes et de nouvelles productions, l’exposition met en perspective une démarche initiée il y a près de 15 ans. Elle permet aussi de mesurer la singularité et la cohérence de l'univers formel et conceptuel du duo.
BROGNON ROLLIN
Depuis une quinzaine d’années, le duo Brognon Rollin a construit une œuvre protéiforme avec la constance, presque obsessionnelle, de placer l’humain au centre de toutes ses réflexions plastiques. Observant avec acuité certains faits de société, les artistes conçoivent des œuvres qui s’inscrivent dans l’histoire de l’art minimal et qui témoignent d’une grande sensibilité par leur concept même et le contexte de leur création.
Grande sensibilité parce que double sensibilité. C’est l’avantage d’un duo bien équilibré. « On doit être d’accord à 100% pour qu’une pièce sorte. Notre production est assez ralentie par ce deal mais il permet d’être juste. Puisque nous n’approchons pas le sujet de la même façon, si nous sommes d’accord sur la finalité, c’est que la pièce est finie. » (Stéphanie Rollin) ; « Sur une même situation, on a deux perceptions différentes mais on veut la même chose, on veut la traiter de la même manière. Donc chaque pièce est la perception exacte de ce que je ressens et de ce qu’elle ressent. » (David Brognon).
L’AVANT-DERNIÈRE VERSION DE LA RÉALITÉ
À travers une sélection d’une quarantaine de pièces, enrichie à chaque volet de plusieurs nouvelles productions, l’exposition retrace les principales étapes du cheminement artistique du duo. Se tisse ainsi, entre les différentes œuvres, un faisceau de préoccupations récurrentes qui donne à l’exposition toute sa cohérence. Une cohérence renforcée par une scénographie feutrée qui, à l’image de leur démarche et des œuvres exposées, est épurée de tout le superflu pour se focaliser sur l’essentiel.
Parmi les œuvres exposées, Yamina : une ligne de coeur (celle nichée dans la paume de la main d’une femme mariée de force) en néon de 27 mètres, produite spécialement pour la grande halle industrielle du BPS22. Ou 24H Silence (157 – 282 min / 1440 min), un jukebox contenant 80 disques 45 tours sur lesquels est gravée une minute de silence, observée quelque part dans le monde après un drame : attaque terroriste, décès illustre, catastrophe naturelle, mass shooting...
Des œuvres qui sont, à l’image de l’exposition, l’illustration parfaite de la pertinence, à la fois conceptuelle, poétique, politique et parfois pop, du travail des artistes.